La lettre de Fernand Dédeh à BIZ
- DS News
- Oct 26, 2020
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À Barthelemy Zouzoua Inabo: #Electiontour Hommage de la nation au ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Sidiki Diakité, décédé le vendredi 23 octobre 2020 à Abidjan. C’est ce lundi 26 octobre 2020 à la Primature. J’ai apprécié l’invitation faite par le protocole d’Etat, aux partis politiques. Je vais observer la capacité des Ivoiriens, des hommes et des femmes politiques notamment, à faire la différence entre les querelles de positionnement et l’intérêt national... Questions de valeurs et de maturité.
Le dernier passage de Sidiki Diakité à la Primature
Humilité. Soumission à Dieu. Foi religieuse. Le ministre Sidiki Diakité, décédé, le vendredi 23 octobre 2020, des suites d’une crise cardiaque, sera inhumé ce lundi 26 octobre 2020, à Grand-Bassam. Dans le respect du rituel musulman. Levée de corps puis hommage de la nation à la primature sous le coup de 10 h. Puis transfert du corps à Grand-Bassam. Inhumation après la prière mortuaire à la mosquée de la ville à 13 h.
Mort à la tâche
Le ministre Sidiki Diakité est mort au moment où la Côte d’Ivoire aborde un virage dangereux et inquiétant de son histoire. Il était le pont entre le gouvernement et l’opposition. Il manœuvrait pour faire asseoir autour de la même table, Pouvoir et Opposition pour trouver un accord cadre pour éviter de plonger le pays dans l’incertitude. Il tentait de relancer le dialogue politique. Les positions étaient figées, il fallait du tact, de la patience pour faire bouger les lignes. Le temps jouait contre la Côte d’Ivoire. Mais il ne désespérait pas. Sûrement! Ce vendredi 23 octobre 2020, personne, en tout cas, dans son entourage ne le savait malade. Certains proches affirment même que le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation se portait bien. « Fatigué, il l'était certainement parcequ’à la tâche. Le samedi 24 octobre 2020, il avait prévu une visioconférence avec le corps Préfectoral sur les élections. ». Et puis, coup du destin. Crise cardiaque aux environs de 12 h, évacuation dans une clinique de la place, tentative de réanimation. Malheureusement, Dieu en avait décidé autrement. L’heure avait sonné.
Choc violent
Le choc de la disparition du ministre Sidiki Diakite est si violent que l’un de ses proches n’en revient toujours pas. « Depuis deux jours je passe le temps à la maison, chez le ministre Sidiki Diakite. Et je suis dans les vagues. et J’ai l’impression que ce pays va s’écrouler. ». Deux membres du gouvernement, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly et Sidiki Diakité, qui disparaissent en moins de trois mois. L’épreuve est en effet pénible à supporter. Pour le chef de l’Etat et ses collaborateurs, les militants de leur parti politique et plus largement, pour toute la Côte d’Ivoire.
Apaisement, au nom de Sidiki Diakité
Le communiqué du protocole d’Etat associe à l’hommage de la nation au disparu, ce lundi 26 octobre 2020, les partis politiques. La mort rassemble les contraires. C’est vrai que les temps tanguent. La présidentielle du 31 octobre divise. Pouvoir et Opposition sont engagés dans un stressant bras de fer. « L'inquiétude grimpe. Les populations s'activent pour quitter leurs demeures respectives au profit des quartiers plus sécurisés ou des villes de l'intérieur. », constate un internaute. « Le prix du transport Abidjan-Issia a triplé en raison du nombre de voyageurs qui quittent Abidjan. », révèle un autre. Le traumatisme des événements douloureux de la crise post électorale en 2011, encore dans les esprits. Et si les partis politiques ‘’capitalisaient’’ la mort du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation comme un sacrifice pour la Paix et le dialogue? Et que chacun à son niveau, acceptait de calmer le jeu? Et si les différents acteurs politiques sortaient de la guerre des mots et des muscles pour parler sereinement de la Côte d’Ivoire? Ce serait peut-être, le plus bel hommage au disparu. Au regard de son activité, quelques semaines et quelques jours avant sa mort. Quelqu’un a dit « quand on rêve seul, c’est un rêve... ».
Encadré/Politique: Dans la grisaille, on parle de l’Aube nouvelle et de Cohésion sociale
Le samedi 24 octobre 2020, présentation du mouvement citoyen, Aube nouvelle. L’ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi n’a pas attendu longtemps, après sa démission, pour apparaître sur le terrain citoyen. Beaucoup de jeunes dans la salle des fêtes de l’Hôtel, des têtes couronnées, des hommes de Dieu, des utilisateurs des réseaux sociaux. Curieux de découvrir les fondements de la mise en place de l’Aube nouvelle et la nouvelle direction prise par son initiateur. Aube nouvelle comme un creuset d’échanges, de réflexions, de partage d’expériences entre toutes les couches de la société. Vincent Toh Bi: « Il serait dangereux de nous asseoir et dire que tout va bien. Ne soyons pas gênés de regarder nos problèmes en face. Soyons d’accord que ça ne va pas. Si ça ne va, on cherche à savoir, ce qui ne va pas. La tolérance est le début de la paix. Il y a une succession de faits sociaux qui se sont accumulés. L’année 2010 a amplifié ces faits. ». Forum de vérité aussi. La société ivoirienne est dans l’impasse. « L’impasse est constitutionnelle, institutionnelle et sociale. », selon Vincent Toh BI. Retour vers les valeurs fondatrices de la société. Savoir appréhender la réalité et l’affronter. Par des propositions et actions concrètes. Aube Nouvelle n’est pas un parti politique. Le dimanche 25 octobre 2020, La ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté était à Boguedia, dans le département d’Issia, (Région du Haut Sassandra). Elle à réuni environ une centaine de chefs traditionnels pour un atelier sur les mises en réseau des maisons des chefs et procéder au lancement de la journée annuelle de la Cohésion 2020, organisée par la chefferie traditionnelle. Le ministère de la Solidarité a construit des locaux destinés aux chefs dans les principales régions, pour offrir un cadre de travail adéquat aux gardiens des us et coutumes. La ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté est consciente d’une chose: ressouder les fils de la cohésion sociale, tâchée par les blessures, les morts, le sang des crises en Côte d’Ivoire depuis 1990 au moins, n’est pas chose aisée. Les Ivoiriens attendent beaucoup du gouvernement. Des efforts notables sont faits mais des obstacles brouillent les résultats. « Je suis peinée. Quand je parle c’est à eux tous sans exception. Au pouvoir ou à la recherche du pouvoir, on ne gouverne pas des cadavres. », dit le Professeur Mariatou Koné. À Boguedia, elle a demandé aux chefs de village réunis, de demeurer des vecteurs de cohésion et de paix.
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