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Jardins suspendus de Babylone

Culturama

13 Apr 2022

Les jardins suspendus de Babylone sont un édifice antique, considéré comme une des Sept Merveilles du monde antique. Ils apparaissent dans les écrits de plusieurs auteurs grecs et romains antiques (Diodore de Sicile, Strabon, Philon d'Alexandrie, etc.), qui s'inspirent tous de sources plus anciennes disparues, dont le prêtre babylonien Bérose.

C'est à ce dernier que l'on doit l'histoire de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse, Amytis de Médie, les montagnes boisées de son pays natal, aux environs d'Ecbatane.

Lors de la redécouverte et des fouilles de Babylone (dans le sud de l'Irak actuel) début du xxe siècle, l'emplacement des jardins suspendus a été cherché. Mais alors que les autres constructions mythiques de la ville (Tour de Babel/ziggurat, murailles, palais royaux) ont été retrouvées par l'archéologie et la traduction des inscriptions anciennes, cela n'a pas été le cas des jardins. Les chercheurs contemporains ont donc émis diverses propositions : certains ont cherché à localiser les emplacements possibles des jardins suspendus dans la ville, tandis que d'autres ont remis en cause leur existence, les situant dans une autre ville (Ninive) ou les reléguant au rang d'invention développée par des auteurs antiques à partir des jardins royaux babyloniens.


Les sources écrites


Les jardins suspendus apparaissent dans les textes d'une poignée d'auteurs grecs et d'un Romain. Ils ne manquent pas de poser des difficultés car il s'agit souvent de sources indirectes, des citations d'autres auteurs qui auraient été des témoins directs du monument mais dont les écrits originaux ont disparu. De plus, un autre problème de taille est le fait que les jardins suspendus n'apparaissent pas dans la description de Babylone laissée par Hérodote, qui passe pourtant pour avoir visité la ville et en a laissé un long compte-rendu. En fin de compte, cinq textes retiennent l'attention, et en particulier les deux premiers :

  • Diodore de Sicile (ier siècle av. J.-C.) a laissé dans sa Bibliothèque historique la description la plus détaillée des jardins, qui aurait été reprise à partir de la biographie d'Alexandre le Grand laissée par Clitarque d'Alexandrie (autour de 300 av. J.-C.), qui aurait visité Babylone, ou des écrits de Ctésias de Cnide qui a été médecin à la cour perse et a donc aussi résidé dans la ville.

  • La source jugée comme la plus fiable par les partisans de l'existence des jardins suspendus est la courte citation de Bérose par Flavius Josèphe au ier siècle dans Contre Apion et les Antiquités juives. Bérose étant un prêtre originaire du grand temple de Babylone qui a rédigé un ouvrage très bien informé, les Babyloniaka, pour mieux faire connaître sa civilisation d'origine aux Grecs, il peut être considéré que le fait qu'il mentionne les jardins rend leur existence incontestable. Néanmoins, le passage cité a été remis en question : il ne s'agit pas d'une citation directe de Bérose, car Flavius Josèphe ne connaît cet auteur que par un résumé, celui d'Alexandre Polyhistor, et la mention des jardins suspendus aurait pu être ajoutée par ce dernier d'après la description de Clitarque. Mais une précision comme la mention de Nabuchodonosor II en tant que constructeur des jardins plaiderait pour l'attribution à Bérose qui aurait pu avoir accès à des sources babyloniennes inconnues des chercheurs actuels.

  • L'historien romain Quinte Curce dans son Histoire d'Alexandre (ier siècle) a rédigé une description détaillée des jardins reprise d'auteurs grecs (Clitarque, Ctésias ou Diodore).

  • Le géographe Strabon (ier siècle av. J.-C.-ier siècle), lui aussi à partir d'autres sources grecques (dont Onésicrite ?), a écrit un long passage sur les jardins suspendus dans sa Géographie.

  • Enfin, la consécration des jardins suspendus en tant que « merveille du monde » vient de la liste laissée par Philon de Byzance dans son ouvrage De septem orbis spectaculis, dont la datation reste débattue, puisque si l'auteur a vécu au iiie siècle av. J.-C. certains passages de l'ouvrage qui lui est attribué auraient pu être rédigés au ive siècle.

Plus généralement, les descriptions des auteurs gréco-romains s'intéressent généralement à la ville de Babylone en tant que sorte de « mégapole » antique, et mettent l'emphase sur un autre de ses monuments, à savoir ses murailles dont la taille est mythifiée (22 mètres d'après Diodore et Strabon, 100 mètres d'après Hérodote), autant voire plus que sur les jardins suspendus. Ceux-ci sont certes passés à la postérité comme la « merveille » de Babylone par le succès de la liste de Philon, mais ils n'ont pas spécifiquement retenu l'attention des descriptions antiques de la cité si on en juge par le peu de mentions dont ils font l'objet.


Source: fr.wikipedia.org

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